💌 Prendre le temps : luxe, nécessité ou forme de résistance ?

Par Curiosity.

Curiosity Club News
4 min ⋅ 10/07/2025

Avez-vous entendu parler de cette nouvelle tendance sur les réseaux sociaux ? Celle qui prône l’idée de partir à l’autre bout de l’Europe pour quelques heures de balade et un déjeuner avec vue, mais dont l’impact carbone affole les experts, à l’heure de l’urgence climatique. On appelle ça les “extremes day trip”.

En réaction à ce mode de vie, Victoria Guillomon, l’une de nos talkeuses, et Johan Reboul, ont décidé de réaliser un film documentaire : Shimla. Victoria s’y décrit comme une femme ancrée dans son époque : hyperactive, hypersensible, hyperconnectée, droguée au toujours plus… alors elle décide d’embarquer Johan dans un périple à travers le monde pour rejoindre l’Inde sans prendre l’avion : une fugue des temps moderne.

Dans un monde qui célèbre la rapidité, la performance et la disponibilité permanente, le film évoque l’idée que prendre le temps est devenu un acte presque subversif. Comme si s’arrêter pour respirer, observer ou simplement être, allait à l’encontre du bon sens. Et pourtant, jamais nous n’avons eu autant besoin de lenteur.

Ralentir, c’est se réapproprier son rythme, c’est choisir de ne pas combler le vide par des écrans, des activités, des personnes à voir et se laisser happer par l’urgence collective... C’est, en un mot, résister. Résister à la fatigue mentale, à la fragmentation de l’attention, à la perte de lien avec soi-même et avec les autres.

Pendant longtemps, on nous a appris à être disponibles, efficaces, utiles. Pas forcément à être présentes à nous-mêmes. Alors oui, prendre le temps, ce n’est pas anodin. C’est même parfois un acte profondément politique. Un “non” à l’injonction d’être partout pour tout le monde. Un “oui” à soi-même, à son corps, à ses désirs, à son rythme. Et pour les femmes, c’est parfois encore plus que ça, c’est un acte fort. Entre les charges mentales, les responsabilités familiales, professionnelles, sociales — souvent cumulées — s’offrir un vrai moment à soi peut presque sembler… coupable. Et pourtant. Ce n’est pas égoïste. C’est réparateur. C’est nécessaire.

Pour cela, certains lieux ont ce pouvoir particulier : celui de suspendre le temps. Ces espaces nous invitent à écouter autrement, à célébrer la vie sans agitation, à honorer l’instant, le lieu, les gens — sans écran, sans vitesse, sans pression.

Imaginez un instant : vous, installée confortablement sur la plus belle péniche de Paris navigant sur la Seine, la ville qui défile lentement autour de vous. Ou bien dans un chalet isolé en pleine nature avec une vue imprenable sur le Mont-Blanc ou au pied des pistes de Cordon là où le silence des montagnes vous invite à écouter vos pensées plutôt que le bruit des notifications. Ou encore dans un hôtel spa ou un lodge esprit “maison de famille” en Bretagne, au bord de la mer, loin des sentiers battus.

Ces endroits ne sont pas que des refuges pour âme fatiguée, ils sont aussi des terrains parfaits pour réinventer la célébration. Parce qu’on peut célébrer un anniversaire, un nouvel an, un EVJF, une séjour en famille, un mariage, une soirée romantique… sans fanfares ni agenda surchargé. L’objectif ? Graver ces instants dans la mémoire et créer des souvenirs durables.

Parce que chaque fois qu’une femme prend le temps, elle reprend un peu de pouvoir. Celui de dire « je mérite ça », sans justification. Celui de célébrer sa vie, pas seulement les autres. Celui de créer de l’espace pour ce qui compte vraiment. Alors, prête à prendre le temps ? À célébrer sans courir ? Promis, votre esprit et votre corps vous diront merci — votre connexion Wi-Fi un peu moins, mais ça, c’est une autre histoire.

Article écrit pour One Expérience.

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Française et britannique, femme, mère et amante, plume et cadre dirigeante, Julie aime les mots mais pas les cases étroites dans lesquelles on range les idées et les gens. Elle milite pour une intelligence plurielle, pour le droit à être plusieurs choses en même temps et considère la curiosité comme la plus belle des qualités. Pour Curiosity Club, elle partage des fragments de vie et pose des mots sur les déflagrations qui nous ébrèchent autant qu'elles nous grandissent. 

Ophélie est diplômée d’un PhD en philosophie et études de genre de l’université de Cornell (USA). Elle enseigne les humanités politiques et les questions de genre à Sciences-Po Paris. Son approche éclaire les sujets d’égalité F/H, d’inclusion et de leadership par les sciences humaines.

Valentine partage avec nous les 10 ans qu’elle a passé sur le terrain à parcourir les zones de conflits pour faire respecter le « droit de la guerre » et améliorer les conditions des civils souffrant d'années de conflits. De la gestion du risque et de la peur à l’exploitation de ses forces en passant par l’adaptation à son environnement et la négociation, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. 

Philosophe de formation, Camille a travaillé comme chargée de recherches dans le milieu de l’innovation sociale, puis comme conseillère auprès d’un élu local. Elle écrit pour contribuer à la fabrique d'un monde pétri de moins d'inégalités - qu'elles soient sexistes, classistes, racistes, validistes. Ses domaines de prédilection ? L’égalité femmes-hommes, la justice sociale et le travail, la culture et le design.


Jeanne a étudié les lettres et le cinéma à Paris, Montréal et Rome. En 2024, elle s'est installée sur l'île de Groix pour reprendre la co-direction artistique du FIFIG, un festival de cinéma documentaire dédié à l'insularité. Elle travaille en parallèle sur ses propres projets de films documentaire et d'écriture.

Consultante et aujourd'hui journaliste, Clémentine s'intéresse notamment aux évolutions du monde du travail, aux questions de genre et d'égalité, et à l’écologie. Elle aime écrire sur l'actualité, les gens qu’elle rencontre ou pour détailler les pérégrinations de son cerveau.