💌 La course effrénée de Noël est-elle une fatalité ?

Par Clémentine Buisson.

Curiosity Club News
5 min ⋅ 13/11/2025

Dans le cadre de l’organisation des fêtes de Noel, 62% des femmes hétérosexuelles en couple déclarent en faire plus que leur conjoint. Elles sont même 37% à affirmer en faire « beaucoup plus ».

Rien de nouveau sous le soleil sapin.

Préparation du repas, décoration, gestion des éventuelles tensions pour éviter les trouble-fêtes…le fameux “esprit de Noel” paraît tout de suite moins mystique.

Sans costume rouge ou barbe blanche, ce sont souvent les femmes qui se chargent des cadeaux avec les contraintes de budget, de goûts et de besoins de chacun. 

Alors, pressées par les exigences de la société de consommation et de leur vie personnelle et professionnelle, prendre le temps de faire les choses relève souvent de l’impossible !

Cette course effrénée est pourtant délétère pour nos vies et nos sociétés. C’est pour cela que Gemmyo s’est positionné à contre-courant de cette tendance. Joaillier de fabrication artisanale et 100% française, fondé par Pauline Laigneau en 2011, les créations de la Maison sont fabriquées à la commande. Un mode de production raisonné, qui respecte les matières et les rythmes de travail. 

Alors même si on n’achète pas un livre comme on offre un bijou d’exception, voyons comment s’inspirer des principes de la Maison Gemmyo, pour vivre des fêtes de fin d’année plus apaisées…

La création de bijoux d’exception implique de prendre le temps, surtout avec les engagements en matière d’approvisionnement de Gemmyo. Le joaillier assume ce parti-pris et invite donc ses clients à passer commande avant le 8 décembre afin de conserver un délai de fabrication suffisant. 

De notre côté, pressées par le temps, on en oublierait presque le fameux “plaisir d’offrir.” Celui qui nous fait penser à une amie en flânant dans une librairie, ou grâce auquel on crée une nouvelle liste “Idées cadeaux” dans notre téléphone qu’on remplit au fil des discussions avec nos proches et des indices qui s’y glissent parfois. 

Si on complète cette liste au fil de l’année au moment où les idées nous viennent naturellement, la charge mentale liée aux cadeaux diminue considérablement. Cultiver l’art de prendre le temps permet d’entrer dans une quête joyeuse, on sort de la case à cocher et on se réjouit de nos trouvailles. 

Gemmyo incarne cette approche chaleureuse et personnalisée, loin de la tradition froide des grandes Maisons de joaillerie. Entre accompagnement et choix des pierres, Gemmyo nous montre qu’exigence ne veut pas dire mise à distance. 

Le bijou est un objet qui incarne la transmission : une des valeurs fondamentales du joailler. Un cadeau pour la vie…et au-delà. Offrir ou recevoir des bijoux déjà portés au sein d’une famille relève presque du rituel. On ré-utilise parfois la matière de certains bijoux de nos aïeuls pour en créer d’autres, où on les garde précieusement sans même oser les porter. Le bijou devient une façon matérielle de sceller des liens.

Malheureusement, accablées par la charge mentale, la gestion des repas et la fatigue accumulée, les femmes se retrouvent parfois privées de la magie des moments partagés. 

“ Il faut relativiser, c’est pas si insurmontable !” entendrez-vous parfois.

Ou encore : “Si c’est trop difficile, délègue” ! 

Et puis le fameux : “Il faut accepter que ce ne soit pas fait comme toi tu aimes et qu’il y ait des couacs, ce n’est pas grave !” 

Difficile pourtant de donner des conseils sur la charge mentale (même si vous remarquerez que je l’ai fait un peu plus haut), puisque là encore, cela implique que ce soit aux femmes-elles-même de trouver des solutions pour composer avec un système qu’elles subissent…ou alors de s’en accommoder. 

Alors peut-être que cette année on peut saisir l’occasion des moments partagés pour s’offrir des discussions, du soutien et du partage entre femmes. Parler de la charge mentale des fêtes ou même de l’année passée, pour aider à s’en libérer, au moins un peu, et pour trouver des alliées, de l’écoute mutuelle et qui sait, peut-être des solutions co-construites ? 

Gemmyo l’a bien compris, ce qui compte ce sont le souvenir des moments partagés. Des moments de vie parfois incarnés par un bijou. 

S’il est encore un peu tôt pour vous souhaiter de bonnes fêtes, je vous souhaite des préparatifs joyeux et une charge mentale partagée, des plans de travail où tout le monde se bouscule pour participer, des confidences dans l’intimité d’une cuisine, et des frustrations exprimées à voix haute. Après tout, la solidarité entre femmes n’est-elle pas une affaire de partage et de transmission ?

Clémentine Buisson

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Par Curiosity Club

Française et britannique, femme, mère et amante, plume et cadre dirigeante, Julie aime les mots mais pas les cases étroites dans lesquelles on range les idées et les gens. Elle milite pour une intelligence plurielle, pour le droit à être plusieurs choses en même temps et considère la curiosité comme la plus belle des qualités. Pour Curiosity Club, elle partage des fragments de vie et pose des mots sur les déflagrations qui nous ébrèchent autant qu'elles nous grandissent. 

Ophélie est diplômée d’un PhD en philosophie et études de genre de l’université de Cornell (USA). Elle enseigne les humanités politiques et les questions de genre à Sciences-Po Paris. Son approche éclaire les sujets d’égalité F/H, d’inclusion et de leadership par les sciences humaines.

Valentine partage avec nous les 10 ans qu’elle a passé sur le terrain à parcourir les zones de conflits pour faire respecter le « droit de la guerre » et améliorer les conditions des civils souffrant d'années de conflits. De la gestion du risque et de la peur à l’exploitation de ses forces en passant par l’adaptation à son environnement et la négociation, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. 

Philosophe de formation, Camille a travaillé comme chargée de recherches dans le milieu de l’innovation sociale, puis comme conseillère auprès d’un élu local. Elle écrit pour contribuer à la fabrique d'un monde pétri de moins d'inégalités - qu'elles soient sexistes, classistes, racistes, validistes. Ses domaines de prédilection ? L’égalité femmes-hommes, la justice sociale et le travail, la culture et le design.


Jeanne a étudié les lettres et le cinéma à Paris, Montréal et Rome. En 2024, elle s'est installée sur l'île de Groix pour reprendre la co-direction artistique du FIFIG, un festival de cinéma documentaire dédié à l'insularité. Elle travaille en parallèle sur ses propres projets de films documentaire et d'écriture.

Consultante et aujourd'hui journaliste, Clémentine s'intéresse notamment aux évolutions du monde du travail, aux questions de genre et d'égalité, et à l’écologie. Elle aime écrire sur l'actualité, les gens qu’elle rencontre ou pour détailler les pérégrinations de son cerveau.