💌 Et si l’égalité commençait par un “Oui”?

Par Augustin Ruffat.

Curiosity Club News
4 min ⋅ 27/11/2025

Chaque année c’est le même rituel : faire-part, photos au bord des champs de blé, discours qui finissent en larmes.
C’est beau, évidemment. Mais derrière ce romantisme, il y a parfois une petite ombre : et si, dans le couple, c’était elle qui finissait par perdre ?

Parce que les chiffres, eux, ne sont pas très romantiques. En France, dans les couples mariés, les femmes contribuent à 34 % des revenus du foyer, contre 41 % dans les couples non mariés*. Et ce n’est pas une coïncidence : les études montrent qu’après un mariage, les écarts de revenus se creusent. Certaines femmes choisissent le temps partiel, d’autres interrompent leur carrière.
Bref, le conte de fées peut vite se transformer en petit contrat social… tacitement inégal.

Ce n’est évidemment pas le mariage le problème. C’est la manière dont on le pense.

Le mariage doit être une coopération choisie, une stratégie d’équipe, une alliance financière et émotionnelle équitable. Et c’est là que peut se reprendre le pouvoir.

Avant de signer, il faut parler d’argent. Oui, vraiment. Parce qu’aimer quelqu’un, c’est aussi pouvoir parler gros sous sans se fâcher. Il faut choisir un régime matrimonial adapté à sa situation (communauté, séparation, participation aux acquêts). Tout ça se discute, et ça change tout.

Mettons les pieds dans le plat, parlons des tâches domestiques. Selon l’Observatoire des inégalités, les femmes consacrent en moyenne deux fois plus de temps au travail domestique et parental que leur conjoint. Le ménage, les courses, la coordination, tout cela pèse sur les agendas et les carrières. Pourtant, ce travail invisible n’est presque jamais comptabilisé dans les bilans familiaux, ni discuté dans les mariages. 

Pour vous aider à reconnaître la valeur de ce temps-là,
des sites vous permettent de poser des montants en face. Des données concrètes et chiffrées, rien de tel pour initier une nouvelle réflexion.

C’est ça, un mariage égalitaire. Pas un idéal abstrait, mais une réalité concrète, négociée, équilibrée.

D’autant que, bonne nouvelle : les choses bougent. Les jeunes couples parlent davantage d’argent qu’avant**, les notaires observent une hausse des contrats de mariage sur mesure, pensés pour préserver l’autonomie des deux partenaires, et les hommes, de plus en plus, revendiquent eux aussi un modèle de couple plus juste et solidaire.

Alors oui, se marier, c’est s’engager. Mais c’est surtout s’associer. Pas pour se fondre dans l’autre, mais pour avancer côte à côte, en gardant chacun sa liberté, ses ambitions, ses moyens.

Et si le mariage du futur, c’était tout simplement ça : un acte d’amour conscient où “je t’aime” veut aussi dire “je te respecte, y compris financièrement”.

Longue vie aux mariés !

Sources :
* Insee
** Crédit Agricole, 2024

Augustin Ruffat

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Par Curiosity Club

Française et britannique, femme, mère et amante, plume et cadre dirigeante, Julie aime les mots mais pas les cases étroites dans lesquelles on range les idées et les gens. Elle milite pour une intelligence plurielle, pour le droit à être plusieurs choses en même temps et considère la curiosité comme la plus belle des qualités. Pour Curiosity Club, elle partage des fragments de vie et pose des mots sur les déflagrations qui nous ébrèchent autant qu'elles nous grandissent. 

Ophélie est diplômée d’un PhD en philosophie et études de genre de l’université de Cornell (USA). Elle enseigne les humanités politiques et les questions de genre à Sciences-Po Paris. Son approche éclaire les sujets d’égalité F/H, d’inclusion et de leadership par les sciences humaines.

Valentine partage avec nous les 10 ans qu’elle a passé sur le terrain à parcourir les zones de conflits pour faire respecter le « droit de la guerre » et améliorer les conditions des civils souffrant d'années de conflits. De la gestion du risque et de la peur à l’exploitation de ses forces en passant par l’adaptation à son environnement et la négociation, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. 

Philosophe de formation, Camille a travaillé comme chargée de recherches dans le milieu de l’innovation sociale, puis comme conseillère auprès d’un élu local. Elle écrit pour contribuer à la fabrique d'un monde pétri de moins d'inégalités - qu'elles soient sexistes, classistes, racistes, validistes. Ses domaines de prédilection ? L’égalité femmes-hommes, la justice sociale et le travail, la culture et le design.


Jeanne a étudié les lettres et le cinéma à Paris, Montréal et Rome. En 2024, elle s'est installée sur l'île de Groix pour reprendre la co-direction artistique du FIFIG, un festival de cinéma documentaire dédié à l'insularité. Elle travaille en parallèle sur ses propres projets de films documentaire et d'écriture.

Consultante et aujourd'hui journaliste, Clémentine s'intéresse notamment aux évolutions du monde du travail, aux questions de genre et d'égalité, et à l’écologie. Elle aime écrire sur l'actualité, les gens qu’elle rencontre ou pour détailler les pérégrinations de son cerveau.