Par Augustin Ruffat.
Chaque année c’est le même rituel : faire-part, photos au bord des champs de blé, discours qui finissent en larmes.
C’est beau, évidemment. Mais derrière ce romantisme, il y a parfois une petite ombre : et si, dans le couple, c’était elle qui finissait par perdre ?
Parce que les chiffres, eux, ne sont pas très romantiques. En France, dans les couples mariés, les femmes contribuent à 34 % des revenus du foyer, contre 41 % dans les couples non mariés*. Et ce n’est pas une coïncidence : les études montrent qu’après un mariage, les écarts de revenus se creusent. Certaines femmes choisissent le temps partiel, d’autres interrompent leur carrière.
Bref, le conte de fées peut vite se transformer en petit contrat social… tacitement inégal.
Ce n’est évidemment pas le mariage le problème. C’est la manière dont on le pense.
Le mariage doit être une coopération choisie, une stratégie d’équipe, une alliance financière et émotionnelle équitable. Et c’est là que peut se reprendre le pouvoir.
Avant de signer, il faut parler d’argent. Oui, vraiment. Parce qu’aimer quelqu’un, c’est aussi pouvoir parler gros sous sans se fâcher. Il faut choisir un régime matrimonial adapté à sa situation (communauté, séparation, participation aux acquêts). Tout ça se discute, et ça change tout.
Mettons les pieds dans le plat, parlons des tâches domestiques. Selon l’Observatoire des inégalités, les femmes consacrent en moyenne deux fois plus de temps au travail domestique et parental que leur conjoint. Le ménage, les courses, la coordination, tout cela pèse sur les agendas et les carrières. Pourtant, ce travail invisible n’est presque jamais comptabilisé dans les bilans familiaux, ni discuté dans les mariages.
Pour vous aider à reconnaître la valeur de ce temps-là, des sites vous permettent de poser des montants en face. Des données concrètes et chiffrées, rien de tel pour initier une nouvelle réflexion.
C’est ça, un mariage égalitaire. Pas un idéal abstrait, mais une réalité concrète, négociée, équilibrée.
D’autant que, bonne nouvelle : les choses bougent. Les jeunes couples parlent davantage d’argent qu’avant**, les notaires observent une hausse des contrats de mariage sur mesure, pensés pour préserver l’autonomie des deux partenaires, et les hommes, de plus en plus, revendiquent eux aussi un modèle de couple plus juste et solidaire.
Alors oui, se marier, c’est s’engager. Mais c’est surtout s’associer. Pas pour se fondre dans l’autre, mais pour avancer côte à côte, en gardant chacun sa liberté, ses ambitions, ses moyens.
Et si le mariage du futur, c’était tout simplement ça : un acte d’amour conscient où “je t’aime” veut aussi dire “je te respecte, y compris financièrement”.
Longue vie aux mariés !
Sources :
* Insee
** Crédit Agricole, 2024
Augustin Ruffat
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