💌 Celles qu'on rassemble.

Par Curiosity

Curiosity Club News
5 min ⋅ 23/05/2024

Il y a un mois, nous avons organisé notre séminaire annuel, un grand rassemblement de toutes nos équipes locales. Au détour d'une conversation, Julia, notre nouvelle recrue de Barcelone nous a confié que même si elle le comprenait, il était difficile pour elle de défendre l’idée d’événements exclusivement féminins.

Nous nous sommes demandé pourquoi cette question revient sans cesse, pourquoi cela gêne autant ? Pourquoi pense-t-on à ceux qu’on exclut au lieu de penser à celles qu’on rassemble ?


Il ne s’agit pas d’être contre qui que ce soit, mais plutôt d’offrir, le temps d’une soirée, un espace, un moment où l’échange est valorisé, les intérêts sont communs, l’expérience est partagée, l’inspiration est moteur. On cherche à transmettre, à se projeter, à se retrouver, à rêver. 

Depuis toujours, en réponse à une différence de traitement, les femmes se sont organisées en groupe pour se soutenir et faire entendre leur voix. Médecins en Égypte ancienne, béguines au Moyen-Âge, salons littéraires pendant les Lumières, suffragettes au début du siècle. À chaque période, elles se sont structurées, elles ont appris, lutté, inventé, avancé ensemble.

L’héritage de ces luttes est toujours présent, et malgré de grandes avancées au fil des siècles, les inégalités subsistent (rappelons-nous que 9% des rues portent des noms de femmes en Europe et seulement 5% des DG dans le monde sont des femmes). Qu’on le veuille ou non, les femmes sont encore sous représentées, moins écoutées, moins valorisées à tous les niveaux de la société.

Dans {les} espaces intimes, la parole des femmes est plus libre, et ceci d’autant plus qu’elle peut être carrément dévalorisée dans le monde extérieur.” analysait la philosophe Ophélie Chavaroche, dans sa dernière Curiosity News.

Alors voilà ce que nous offrons : des espaces intimes, où la parole est libre, où le pouvoir du collectif permet de faire émerger le commun qui rassemble des expériences jusqu’alors vécues isolément, où le récit des rôles modèles permet d’envisager de nouvelles perspectives, où le sentiment d’appartenir galvanise, et où, de façon impalpable, nous nous reconnaissons, nous nous soutenons.

Que ceux qu’on exclut se rassurent, il ne s’agit que d’une parenthèse dans notre quotidien, juste quelques heures de temps de temps, et avec l’énergie que cela nous transmet, ces heures nous feront gagner des années.


Il y avait quelque chose de jubilatoire à se retrouver entre femmes et à sentir que l’on pouvait parler en toute liberté. Ce n’est pas si fréquent. Au début, nous avions accepté la présence d’hommes. Mais c’était une erreur. Certaines femmes s’autocensuraient, craignant leur jugement, leur incompréhension, leur ignorance de nos maux de femmes. (...) Alors on s’était mises d’accord pour rester entre nous (...). J’avais l’impression que nous nous tenions toutes la main.” Gisèle Halimi à Annick Cojean dans
Une farouche liberté.

INSTANT CURIOSITÉ

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Curiosity Club News

Par Curiosity Club

Française et britannique, femme, mère et amante, plume et cadre dirigeante, Julie aime les mots mais pas les cases étroites dans lesquelles on range les idées et les gens. Elle milite pour une intelligence plurielle, pour le droit à être plusieurs choses en même temps et considère la curiosité comme la plus belle des qualités. Pour Curiosity Club, elle partage des fragments de vie et pose des mots sur les déflagrations qui nous ébrèchent autant qu'elles nous grandissent. 

Ophélie est diplômée d’un PhD en philosophie et études de genre de l’université de Cornell (USA). Elle enseigne les humanités politiques et les questions de genre à Sciences-Po Paris. Son approche éclaire les sujets d’égalité F/H, d’inclusion et de leadership par les sciences humaines.

Valentine partage avec nous les 10 ans qu’elle a passé sur le terrain à parcourir les zones de conflits pour faire respecter le « droit de la guerre » et améliorer les conditions des civils souffrant d'années de conflits. De la gestion du risque et de la peur à l’exploitation de ses forces en passant par l’adaptation à son environnement et la négociation, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. 

Philosophe de formation, Camille a travaillé comme chargée de recherches dans le milieu de l’innovation sociale, puis comme conseillère auprès d’un élu local. Elle écrit pour contribuer à la fabrique d'un monde pétri de moins d'inégalités - qu'elles soient sexistes, classistes, racistes, validistes. Ses domaines de prédilection ? L’égalité femmes-hommes, la justice sociale et le travail, la culture et le design.


Jeanne a étudié les lettres et le cinéma à Paris, Montréal et Rome. En 2024, elle s'est installée sur l'île de Groix pour reprendre la co-direction artistique du FIFIG, un festival de cinéma documentaire dédié à l'insularité. Elle travaille en parallèle sur ses propres projets de films documentaire et d'écriture.

Consultante et aujourd'hui journaliste, Clémentine s'intéresse notamment aux évolutions du monde du travail, aux questions de genre et d'égalité, et à l’écologie. Elle aime écrire sur l'actualité, les gens qu’elle rencontre ou pour détailler les pérégrinations de son cerveau.