💌 Couper l'émotion au montage. À l’écran, une femme propulsée très jeune à un poste de direction présente son parcours et répond aux questions : la diction est claire, le menton déterminé, le rouge à lèvres triomphant. Dans le texte associé à cette vidéo diffusée sur Linkedin, elle est remerciée pour sa « leçon de carrière et d’empowerment », et pour son émotion lors du tournage, dont on précise qu’elle a été coupée au montage. Nous avons grand besoin de mise en lumière des femmes dirigeantes, avec ou sans rouge aux lèvres et quel que soit leur âge. Mais couper l’émotion au montage, quel dommage ! Combien de temps va-t-elle rester l’intruse un peu honteuse dont on se dispense pour plus de crédibilité ? Je voudrais entendre la voix qui tremble dans les premières secondes de l’interview. J’aimerais visionner l’éclat de rire spontané, même s’il nous éloigne un instant du message. Je rêve enfin de voir la dirigeante, ou son homologue masculin, s’yprendre à deux fois pour formuler sa réponse tant l’émotion est intense, quitte à créer un blanc. Pourquoi le monde professionnel a-t-il si peur des émotions en général et de celles des femmes en particulier ? ... La suite est réservée aux abonnés payants S’abonner pour lire la suite Déjà abonné ? Se connecter Curiosity